C’est par un profil atypique que nous débutons cette revue. Il s’agit de Michail, dit « Mika », Tyumenev, talonneur en provenance d’Hyères/Carqueiranne. Âgé de 32 ans, l’ancien Varois est né à Tachkent, capitale de l’Ouzbékistan. En 1997, à l’âge de 6 ans, il suit sa mère pour rejoindre son père, ancien rugbyman, expatrié un an plus tôt en Allemagne. À 7 ans, il commence le rugby dans la banlieue de Hanovre. Il reste dans le même club jusqu’à l’âge de 17 ans.
À sa majorité, il rejoint Boudanov, un ami de son père, lui-même rugbyman, installé à Septfonds. Il est alors rapidement intégré au groupe des espoirs de l’USM. « À l’époque, nous n’avions pas de smartphone pour apprendre la langue. Du coup, j’ai appris le français en échangeant avec les copains et en effeuillant les pages de mon petit dictionnaire qui me suivait partout », se souvient-il. Au bout de deux ans à Montauban, il a des propositions de Mont-de-Marsan, qu’il décide de rejoindre. Il y passera trois années, dont deux au centre de formation. Cela lui permet de s’entraîner avec les pros avant qu’une blessure à une épaule lui impose une saison blanche, au moment où les Landais montent en Top 14.
Ne pouvant réintégrer le groupe professionnel, il rejoint alors Strasbourg. Il y jouera quatre ans sous contrat professionnel et y sera couronné champion de France de fédérale 2. En 2018, poussé par les difficultés économiques de son club, il se voit contraint de quitter l’Alsace et pose ses crampons à Nice, dont il portera les couleurs durant trois années. Plus tard dans sa carrière, il s’exile à Hyères. Dans le Var, il échoue en finale de fédérale 1 mais monte en nationale 1. Malgré son parcours, les sélections avec l’équipe nationale allemande, dont il a obtenu la nationalité, ne lui permettent pas de jouer pour son club aussi souvent qu’il le souhaiterait. Les changements au sein de l’équipe varoise le poussent à se tourner vers de nouveaux horizons au moment où son épouse se voit affectée dans le Sud-Ouest.
Il choisit alors de boucler son parcours rugbystique en revenant à proximité du club de ses débuts dans l’Hexagone. Resté en contact avec Guillaume Sicard, il apprend que le CAC recherche un talonneur. Il saute sur l’occasion et rejoint les « rouge et blanc ». Récemment installé dans la région, il projette déjà de finir sa carrière avec le CAC. De bon augure après autant de voyages.
Extrait de La Dépêche du Midi du 9 août 2004