Attiré par les contacts et ayant besoin de se défouler, c’est très jeune que Sesilio Fulilagi commence le rugby en Nouvelle Calédonie, à Nouméa. Son gabarit y fait d’emblée sensation. En 2019, il décide de venir pratiquer sa passion en métropole, au Creusot, pour découvrir un autre niveau de jeu, une autre philosophie de jeu où le « rentrer dedans » peut parfois laisser la place à l’évitement, où la technique de jeu est plus développée. Il se blesse à l’épaule au point de devoir se faire opérer. Pour reprendre contact avec la compétition, il se dirige vers le club de Bain de Bretagne avant de migrer à Rumilly en Nationale 2. Il y sera resté deux ans. Mais, son amie réside sur Toulouse et il supporte mal les élongations. C’est pourquoi il imagine d’abord arrêter le rugby et fait part de son intention à son club. Alors, quand ils apprennent que le CAC cherche un pilier, ses coaches lui conseillent de ne surtout pas lâcher du jour au lendemain le rugby, et l’encourage en lui disant : « fonce et on espère que cela te permettra d’aller loin ». Ses conseils et encouragements portent, d’autant que son amie l’incite aussi à faire le pas en donnant du sens à la démarche qui l’a conduit en métropole. « Tu es venu pour le rugby » lui dit-elle, « alors vas-y ! ». C’est ainsi qu’il répond favorablement à l’appel de Mouss Garioub et décide de poser ses valises à Castelsarrasin. Arrivé fin juillet en Tarn-et-Garonne, il dit avoir encore besoin de s’acclimater aux fortes chaleurs du sud-ouest, surtout au moment des entrainements.
A 23 ans, il demeure très attaché à ses racines et a vécu avec intensité son retour aux sources qu’il a pu réaliser l’année dernière au sein de sa famille. Il se félicite que de plus en plus de jeunes Calédoniens franchissent le pas et viennent jouer en métropole car, selon lui, cela permettra, à terme, d’enrichir le jeu du « Caillou ».
Pilier ou deuxième ligne aux mensurations impressionnantes, 1,90 pour 150kg, il fait toujours preuve d’une réserve très océanienne. Ses meilleurs souvenirs rugbystiques sont tous liés à la camaraderie, au bonheur de « jouer avec les copains ». C’est ce sentiment qui l’anime depuis ses débuts dans le monde de l’ovalie et qu’il devrait retrouver sans difficulté sous ses nouvelles couleurs.
Extrait de La Dépêche du Midi du 16 août 2024